Au Brésil, le culte de la beauté fait la belle part à la chirurgie esthétique

Au pays de la samba, des danses endiablées et des plages bondées, on respire la joie de vivre. Bien aidés par un climat chaud, les corps sont exhibés à tout-va sur les plages et dans les rues. Depuis quelques décennies, l’engouement pour le corps atteint des seuils vertigineux et tourne à l’obsession, alimentant dans la société un culte de la beauté qui profite à la chirurgie esthétique.

L’essor de la chirurgie esthétique au Brésil

Dans le domaine de la chirurgie esthétique, le Brésil jouit d’une réputation exemplaire, incarnée notamment par Ivo Pitanguy. En véritable pionnier, le célèbre chirurgien a contribué à la simplification des procédures opératoires tout en permettant des résultats naturels. Si son décès a endeuillé la nation brésilienne et la communauté médicale internationale, son savoir-faire légendaire subsiste grâce à ses anciens disciples et à la clinique ultra-moderne qu’il a fondée à Rio.

D’ailleurs, l’Etat brésilien pousse en ce sens puisqu’il pose peu de contraintes légales concernant les nouvelles techniques médicales. Ainsi, les chirurgiens brésiliens disposent d’une marge de manœuvre bien plus importante que leurs homologues à l’étranger, faisant preuve d’une grande créativité pour innover les procédures chirurgicales. Revers de la médaille, cette législation ne protège pas les patients défavorisés qui servent parfois de cobayes aux apprentis-chirurgiens. Toutes ces conditions contribuent à diversifier l’offre pour proposer des soins de plus en plus accessibles et perfectionnés. Tandis que le matraquage médiatique régulier véhicule cette quête obsessionnelle de la beauté, les institutions médicales et bancaires encouragent le recours à la chirurgie esthétique en proposant des crédits à taux avantageux, des facilités de paiement, voire des opérations gratuites pour les plus démunis.

Des diktats de beauté communs à toutes les classes sociales

Au Brésil, on ne badine pas avec la beauté : prendre soin de son apparence n’est pas l’apanage des riches. N’en déplaise à Karl Marx, le culte de la beauté est partagé par tous les Brésiliens, quelle que soit leur classe sociale. Indispensable pour trouver un conjoint ou s’imposer sur le marché du travail, la beauté est devenue un facteur de mobilité sociale. D’ailleurs, beaucoup de femmes défavorisées misent sur leur apparence pour se frayer un chemin hors des favelas, et n’hésitent pas à s’endetter afin de s’offrir une nouvelle poitrine. Pour donner une forme séduisante à leur arrière-train, elles sollicitent volontiers la lipostructure des fesses, une opération dont les Brésiliennes sont particulièrement friandes. Certains concours de beauté propres au Brésil, comme le Miss Bum Bum (qui récompense les plus belles fesses du pays), veillent à maintenir cette tendance.

lipofilling-fesses

Interventions esthétiques : les hommes ne sont pas en reste

A l’évidence, l’obsession brésilienne pour la beauté n’épargne pas la gent masculine. En témoigne le nombre incalculable de salles de musculation à ciel ouvert, qui pullulent notamment sur les plages de Rio.  Cet idéal de beauté athlétique, qui ne jure que par les muscles saillants et les abdominaux sculptés, donne lieu à des chiffres insolites : A Rio, on trouve plus de salles de sport que de pharmacies… Cependant, aussi intensive qu’elle soit, l’activité sportive risque d’être inefficace quand il s’agit de corriger certaines disgrâces. C’est ainsi que les hommes Brésiliens se tournent vers la chirurgie esthétique pour améliorer leur silhouette ou pour se donner un coup de jeune.

L’engouement masculin pour la chirurgie esthétique : 300.000 opérations par an au Brésil

La demande concerne essentiellement la liposuccion et la correction de la gynécomastie. Viennent ensuite le remodelage du nez et la correction chirurgicale des paupières tombantes. D’autres opérations, plus improbables, commencent à gagner en popularité parmi les Brésiliens. Pour améliorer leur silhouette et gagner en virilité, ils recourent à des implants pectoraux sensés simuler un développement musculaire au niveau de la poitrine. Le même principe s’applique également pour les mollets, particulièrement difficiles à muscler et nécessitant la pose de prothèses pour gagner du volume.